L’Autorité de sûreté nucléaire soulève des points de vigilance sur les futurs réacteurs modulaires
Lors de la présentation de son dernier rapport annuel aux parlementaires, l’Autorité de sûreté nucléaire a mis en évidence plusieurs points de vigilance concernant les futurs réacteurs modulaires (PRM ou SMR). La jeune pousse parisienne, Jimmy, a déposé son dossier de demande d’autorisation de création pour un réacteur nucléaire de dix mégawatts thermiques. Cette initiative, réalisée en partenariat avec le groupe Cristal Union, marque une avancée significative dans le domaine des PRM en France.
Des projets à la faisabilité incertaine
L’ASN souligne que de nombreuses questions techniques, sociétales et systémiques persistent concernant les technologies de fission envisagées pour les futurs réacteurs modulaires. Certains projets se basent sur des réacteurs de quatrième génération à neutrons rapides, nécessitant un approvisionnement spécifique en sodium ou en plomb. D’autres s’appuient sur des réacteurs à haute température nécessitant un nouveau type de combustible appelé Triso et un taux d’enrichissement d’uranium supérieur. Enfin, des conceptions de réacteurs à sels fondus sont également à l’étude, ce qui pose des défis en termes de gestion des déchets radioactifs.
La gestion du combustible et des déchets, un défi majeur
La création d’une filière d’approvisionnement en combustible et de traitement des déchets représente un défi considérable, aussi important que la mise en place des réacteurs eux-mêmes. L’ASN souligne que le financement de ces aspects cruciaux n’est pas suffisamment pris en compte dans le soutien public accordé aux projets de PRM en France. La gestion des déchets radioactifs est une condition indispensable pour que ces projets soient viables à long terme.
Jimmy : un précurseur aux défis importants
La start-up Jimmy, en déposant une demande d’autorisation pour son réacteur à haute température, se positionne comme un acteur majeur dans la course aux réacteurs modulaires en France. Malgré son avance, la start-up doit relever des défis importants tels que la mise en place d’une filière de production de combustible Triso et l’approvisionnement en provenance de l’étranger.
Les choses sérieuses n’ont pas encore commencé
Les services de l’ASN procèdent à quatre étapes pour l’instruction des projets de PRM, mais ces étapes ne sont pas obligatoires. Jimmy a choisi de ne pas soumettre de dossier d’options de sûreté à l’ASN, préférant sauter cette étape facultative. L’ASN continuera d’évaluer en priorité la sûreté des installations et les services de réduction des conséquences d’un accident.
En conclusion, malgré les avancées significatives dans le domaine des réacteurs modulaires, de nombreux défis techniques, sociétaux et économiques persistent. La gestion du combustible, des déchets et la sûreté des installations restent des aspects clés à prendre en compte pour assurer le succès à long terme de ces projets.
Article publié le 20 mai 2024.
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