L’ONU exprime sa préoccupation quant à la persistance du trafic international d’espèces sauvages.

Le trafic illégal d’espèces sauvages reste un problème mondial majeur, malgré quelques progrès, selon un nouveau rapport de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC). Publi le 14 mai, ce rapport met en lumière l’ampleur du phénomène, montrant que l’objectif des Nations unies de mettre fin à ce trafic d’ici 2030 pour les espèces protégées semble difficile à atteindre.

Entre 2015 et 2021, plus de 140 000 saisies ont été enregistrées dans 162 pays, représentant environ 16 000 tonnes d’articles ou 13 millions de spécimens animaux ou végétaux. Environ 4 000 espèces sont victimes de ce trafic, dont 3 250 sont listées dans les annexes de la Convention sur le commerce international des espèces menacées (CITES). Parmi les espèces saisies, 40% sont considérées comme « menacées » ou « quasi-menacées » par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

Les chiffres compilés montrent que le nombre de saisies d’articles ou de spécimens animaux a diminué depuis 2019, tandis qu’il a augmenté pour les plantes, en particulier le bois de cèdre, d’acajou et d’agar vendus illégalement. Les animaux sont les principales victimes de ce commerce illicite, avec des saisies concernant la vente de coraux, de crocodiliens ou d’éléphants.

Malgré les efforts de lutte contre ce trafic, l’ONUDC souligne que les saisies ne peuvent pas à elles seules réduire les activités criminelles liées à ce marché souterrain. Elle recommande d’investir davantage dans la surveillance et l’analyse des évolution des marchés en temps réel. Elle se félicite des progrès de la communauté internationale, notamment la fondation en 2010 du Consortium international de lutte contre le trafic illégal d’espèces sauvages (ICCWC) et les résolutions adoptées par les Nations unies entre 2015 et 2023.

Malgré ces efforts, l’ONUDC souligne que de nombreuses arrestations visent des criminels de bas niveau, laissant les organisations criminelles et leurs cerveaux continuer leurs activités. Ce trafic illégal a des conséquences dévastatrices sur les espèces cibles, les écosystèmes et les populations locales, en favorisant la corruption et la fraude au niveau politique.

En France, une personne reconnue coupable de trafic d’espèces sauvages risque jusqu’à 150 000 euros d’amende et trois ans de prison, ou 750 000 euros et sept ans de prison en cas de bande organisée. Malgré cela, le trafic illégal d’espèces sauvages reste un défi majeur pour la conservation de la biodiversité et la lutte contre le crime environnemental.

(Source : Rapport de l’ONUDC sur le trafic illégal d’espèces sauvages, publié le 14 mai 2024)

pour en savoir plus : Le trafic illgal d’espces sauvages dans le monde se poursuit, dplore l’ONU