L’Europe envisage d’intégrer la pyrolyse du plastique dans sa politique de recyclage en étudiant la mise en œuvre du concept de Mass Balance.

Le recyclage par pyrolyse, un procédé innovant permettant de transformer des déchets plastiques en matières premières réutilisables, est de plus en plus utilisé dans le cadre de la transition écologique. Cependant, une question cruciale se pose : comment calculer avec précision les quantités de matières recyclées obtenues grâce à ce processus ?

Selon un récent article publié dans Les Echos, les règles actuelles de calcul du recyclage par pyrolyse peuvent conduire à d’importants écarts. En effet, certaines entreprises estiment que toutes les matières obtenues par pyrolyse doivent être considérées comme recyclées, tandis que d’autres soutiennent que seules les matières finales réutilisées dans de nouveaux produits devraient être prises en compte.

Cette divergence d’interprétation soulève des questions sur la transparence et la fiabilité des chiffres concernant le recyclage par pyrolyse. En l’absence de normes claires et harmonisées, il est difficile de mesurer avec précision les impacts environnementaux et économiques de ce procédé.

Les pétrochimistes, qui sont les principaux acteurs du secteur de la pyrolyse, sont sur le point de remporter cette bataille. En effet, ils défendent ardemment l’idée que toutes les matières issues de la pyrolyse doivent être considérées comme recyclées, afin de valoriser au maximum ce processus et de favoriser son développement à grande échelle.

Cependant, cette position soulève des interrogations légitimes. En considérant toutes les matières obtenues par pyrolyse comme recyclées, ne risque-t-on pas de dissimuler les pertes et les émissions de gaz à effet de serre liées à ce procédé ? Ne serait-il pas plus pertinent de se concentrer sur les matières finales réellement réutilisées, afin d’avoir une vision plus réaliste de l’impact environnemental du recyclage par pyrolyse ?

Il est donc crucial que les parties prenantes du secteur de la pyrolyse se mettent d’accord sur des règles de calcul transparentes et cohérentes, afin de garantir la crédibilité et la durabilité de ce procédé. Les gouvernements et les organismes de régulation doivent également jouer un rôle clé en mettant en place des normes harmonisées et en surveillant de près les pratiques des entreprises.

En conclusion, le recyclage par pyrolyse offre de nombreuses opportunités pour la transition écologique, mais il est essentiel de clarifier les règles de calcul des quantités recyclées pour éviter tout greenwashing et assurer une transition véritablement durable. Il est temps que les acteurs du secteur se mobilisent pour définir des normes claires et transparentes, afin de garantir l’efficacité et l’impact positif de la pyrolyse sur l’environnement.

pour en savoir plus : Recyclage par pyrolyse du plastique (2/5) : l'Europe planche sur sa formule du Mass Balance