La montée des eaux causée par le réchauffement climatique menace non seulement les villes côtières, mais également les zones humides, des refuges essentiels pour la biodiversité, en particulier pour de nombreux oiseaux. Une étude publiée le 16 mai dans la revue Conservation Biology par une équipe internationale de chercheurs, dont des Français du Muséum national d’histoire naturelle et du Domaine de la tour du Valat, s’est penchée sur l’impact potentiel de cette montée des eaux sur le pourtour méditerranéen.
Les chercheurs ont étudié 938 sites abritant plus d’une centaine d’espèces d’oiseaux d’eau, situés à moins de trente kilomètres du littoral dans huit pays méditerranéens. Ils ont confronté ces sites à sept scénarios de montée des eaux d’ici 2100, selon les projections du Giec, allant de +44 à +161 centimètres en moyenne à l’échelle mondiale. Selon leurs modélisations, entre 34,4 et 52,8% des sites étudiés seront impactés par la montée des eaux, avec jusqu’à douze à cinquante-quatre zones humides complètement inondées, en particulier en Tunisie et en Libye.
Les conséquences pour la biodiversité sont importantes, avec potentiellement jusqu’à deux fois plus d’espaces protégés et de sites reconnus pour leur importance pour les oiseaux d’eau exposés. Même dans le scénario le plus optimiste, les auteurs de l’étude soulignent que des zones importantes telles que le parc naturel régional de Camargue pourraient être gravement affectées, avec une submersion de terres équivalente à quatre fois la superficie de Paris.
Ces résultats mettent en lumière l’urgence de prendre des mesures pour lutter contre le réchauffement climatique et préserver les zones humides cruciales pour la biodiversité. Ils soulignent également la nécessité d’agir au niveau international pour limiter les émissions de gaz à effet de serre et atténuer les effets du changement climatique.
En concluant, cette étude met en évidence les menaces que la montée des eaux liée au réchauffement climatique fait peser sur les zones humides méditerranéennes et la biodiversité qu’elles abritent. Il est crucial d’agir rapidement pour protéger ces écosystèmes fragiles et préserver la richesse de la faune qui en dépend.