L’impact négatif des pesticides sur les abeilles sauvages est souvent minimisé.

Une nouvelle étude met en lumière de grandes variations entre les abeilles domestiques et sauvages dans leur vulnérabilité face aux néonicotinoïdes. Une variabilité dont ne rend pas compte la réglementation, ne s’appuyant que sur les plus résistantes.

Les insecticides n’affectent pas toutes les abeilles de la même façon, selon une étude publiée dans la revue Conservation Letters par deux chercheurs américains et une chercheuse française de l’université de Strasbourg. Alors que la réglementation se base principalement sur les effets des produits sur les abeilles domestiques, les chercheurs soulignent que les autres pollinisateurs sauvages sont également vulnérables aux néonicotinoïdes.

En parcourant la base de données Ecotox, les chercheurs ont constaté une grande variabilité dans les conclusions du processus d’évaluation des risques écologiques, notamment en ce qui concerne la dose létale médiane (DL50) par ingestion ou exposition corporelle. Ils ont observé que les abeilles sauvages telles que les genres Melipona, Megachile et Bombus présentent des DL50 majoritairement supérieures à celles de l’abeille domestique.

En effet, l’étude révèle que l’abeille domestique est surreprésentée dans les analyses en laboratoire sur la toxicité des néonicotinoïdes, mais n’est pas systématiquement l’espèce la plus fragile. Les chercheurs mettent en avant le fait que les autres pollinisateurs pourraient être plus vulnérables aux pesticides en raison d’éventuelles résistances développées par les abeilles domestiques.

Les scientifiques saluent les avancées récentes de l’Efsa et de l’Echa dans la prise en compte des autres pollinisateurs, mais regrettent que ces recommandations restent non contraignantes pour les industriels et laboratoires. Ils soulignent également la nécessité de prendre en compte la variabilité interespèces et intraespèces dans l’évaluation des risques écologiques liés aux néonicotinoïdes.

En conclusion, cette étude met en lumière une lacune cruciale dans les stratégies actuelles de gestion des pesticides et souligne l’urgence d’approches plus précises dans l’évaluation des risques écologiques. Il est essentiel de prendre en compte la diversité des abeilles et des autres pollinisateurs pour mieux protéger ces espèces indispensables à notre écosystème.

(source: https://www.actu-environnement.com/ae/news/pollinis-dangerosite-potentielle-nouveaux-pesticides-genetiques-42009.php4)

Article publié le 07 juin 2024

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