L’article publié le 07 juin 2024 met en lumière les implications de la pêche de fond sur la biodiversité marine et l’émission de dioxyde de carbone (CO2). Des chercheurs de l’Institut des systèmes côtiers de l’Association Helmholtz des centres allemands de recherche ont mené une étude publiée dans Biogeosciences pour évaluer l’impact de la pêche au chalut en mer du Nord.
En compilant des données sur l’activité halieutique et en intégrant des études sur les écosystèmes benthiques et les couches sédimentaires, les scientifiques ont mis en lumière les conséquences de la pêche au chalut sur les fonds marins. Les chalutiers soulèvent et détruisent les sédiments contenant du carbone, libérant ainsi du CO2 dans l’atmosphère.
L’étude révèle que la simulation avec pêche au chalut entraîne la perte de 550 000 tonnes de sédiments carbonés et de 14% de biomasse benthique par an par rapport à une simulation sans pêche. Cette destruction de sédiments émet l’équivalent de 2 millions de tonnes de CO2 par an, dont la moitié se retrouve dans l’atmosphère sur plusieurs décennies.
Les chercheurs soulignent que les sédiments marins sont des puits de carbone efficaces mais sont souvent négligés dans la protection des écosystèmes marins. Pour réduire ces émissions de CO2 supplémentaires, il est recommandé d’éviter de pêcher au-dessus de fonds riches en carbone et d’utiliser des méthodes de pêche moins destructrices pour les animaux marins.
Cette étude met en lumière l’importance de prendre en compte l’impact de la pêche de fond sur l’environnement et souligne la nécessité de repenser les pratiques pour préserver les écosystèmes marins et limiter les émissions de dioxyde de carbone.