Un maillage resserré entre lieux de production et de distribution est nécessaire pour diminuer l’impact carbone lié au fonctionnement d’une ligne de bus à hydrogène. La présence ou non de relief peut impliquer un ajustement de la puissance du véhicule.
Le 9 avril 2024, un déplacement en bus à hydrogène a été organisé depuis la Ville de Motiers, dans le bas de la vallée éponyme, jusqu’en haut de la station de ski de Courchevel (Savoie). Un trajet de plus de 1,300 mètres de dénivelé organisé notamment par les sociétés Hympulsion et Safra, chargées respectivement de la conception, de la réalisation et de l’exploitation des stations de distribution de l’hydrogène et de la conception et de la réalisation des véhicules, en réponse à la demande des communes qui souhaitaient évaluer la mise en place de solutions décarbonées de ce type. Le 10 avril, une démonstration similaire a été organisée entre la commune des Brévières et le haut de la station de Tignes, avec 700 mètres de dénivelé franchis.
La création de la société Hympulsion en 2019 est le fruit d’un partenariat privé-public pour promouvoir l’utilisation de l’hydrogène dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. Évoluant progressivement de la mobilité légère vers la mobilité lourde, la société a mis en place des stations de production et de distribution d’hydrogène pour répondre à la demande croissante. En 2018, le projet était de construire des stations pouvant produire jusqu’à 40kg d’hydrogène par jour, avec la capacité de distribuer jusqu’à 100 kg quotidiennement. La station de Motiers peut maintenant distribuer jusqu’à 200 kg d’hydrogène par jour, et de nouvelles stations prévues pour 2024 pourront délivrer 1,3 tonne d’hydrogène de manière journalière.
Pour opérer à grande échelle et diminuer le coût de revient, Hympulsion a installé un électrolyseur de 2 MW à Clermont-Ferrand, et achemine la production aux stations en service par des remorques contenant 300 kg d’hydrogène comprimé dans des tubes de 350 bars. Ce développement permet d’envisager l’utilisation de bus à hydrogène pour des trajets urbains et interurbains, en tenant compte des particularités des routes de montagne qui nécessitent une bonne capacité de reprise.
La mobilité lourde impose un maillage dense des stations de production et des stations de distribution d’hydrogène pour garantir un fonctionnement efficace et respectueux de l’environnement. En effet, les compresseurs doivent tourner en station pour maintenir l’hydrogène à pression constante, et des installations de refroidissement sont nécessaires pour le gaz avant son injection dans les bus. Les stockages d’hydrogène dans les bus sont en résine, ce qui nécessite une gestion appropriée de la chaleur pour éviter toute perte de propriétés.
En conclusion, l’utilisation de bus à hydrogène nécessite une infrastructure adaptée et un suivi constant pour garantir leur efficacité et leur contribution à la transition écologique dans le domaine des transports en commun. La collaboration entre les acteurs de terrain et les collectivités locales est essentielle pour favoriser le développement de ces solutions innovantes et permettre une réduction significative de l’empreinte carbone des déplacements.
Article publié le 26 avril 2024.
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