Les aires marines protégées : la France peut-elle s’inspirer du Royaume-Uni ?

Depuis la fin mars, le Royaume-Uni a pris la décision d’interdire certaines pratiques de pêche dans plusieurs de ses aires marines protégées, ce qui a entraîné un conflit diplomatique avec la France. Cette mesure a été vivement critiquée par la France, soutenue par d’autres États membres de l’Union européenne, qui ont fait appel à la Commission européenne pour régler le différend.

La France, longtemps associée à la pêche industrielle, se retrouve confrontée à la nécessité de concilier cette activité avec la protection de la biodiversité marine. Les journalistes spécialisés du journal Actu-Environnement, Flix Gouty et Laurent Radisson, analysent les enjeux géopolitiques de cette situation complexe et se posent des questions essentielles: que signifie réellement une protection forte dans les AMP? Ces zones sont-elles effectivement protégées? Et quels sont les impacts sur les pêcheurs? Comment la France parvient-elle à concilier son soutien à la pêche industrielle avec ses engagements en faveur de la biodiversité?

Depuis le 22 mars, le Royaume-Uni a interdit les engins de pêche de fond dans treize aires marines protégées, ce qui a suscité des réactions négatives jusqu’au sein du gouvernement français. La France, avec le soutien d’autres États membres, a saisi la Commission européenne pour résoudre le conflit. Il est important de noter que plus de 60% des aires marines protégées de l’Union européenne autorisent encore la pêche au chalut, malgré les recommandations de l’UICN et de la Commission européenne.

En outre, en octobre 2023, le gouvernement de Nouvelle-Calédonie a créé de nouvelles réserves naturelles intégrales au sein du Parc naturel de la mer de Corail. Cette décision, louable en apparence, ne protège pas pour autant les zones les plus essentielles pour la biodiversité et n’entrave pas les activités de pêche et de tourisme.

Enfin, l’association Bloom a engagé un recours auprès du secrétaire d’État français chargé de la Mer et de la Biodiversité pour revoir les décrets autorisant certaines pratiques de pêche dans les AMP françaises en Méditerranée. Cette situation complexe révèle les tensions entre protection de la biodiversité et intérêts économiques, mettant en lumière la nécessité de trouver un équilibre durable.

En conclusion, la protection de la biodiversité en mer soulève des enjeux politiques, économiques et environnementaux majeurs. Il est crucial pour les États membres de l’Union européenne de travailler ensemble pour concilier les besoins de la pêche et la préservation des écosystèmes marins, afin d’assurer un avenir durable pour notre planète.

pour en savoir plus : Aires marines protges : la France doit-elle apprendre du Royaume-Uni ?