Le premier indicateur économique de la croissance de l’industrie de la construction

Le secteur du vrac et du remploi est en passe de passer à l’industrialisation, selon les résultats du premier baromètre sur le sujet dévoilé lors du Salon du vrac et du remploi. Ce rapport, présenté par Clélia Rennesson, directrice générale de Réseau Vrac & Remploi, vise à mettre en lumière le potentiel de cette filière en construction.

En 2023, la grande distribution proposait en moyenne 36 références en vrac, comparé à 1 200 dans les magasins spécialisés. Du côté du remploi, les chiffres étaient de 11 en grande distribution, 100 en magasins bios et 20 en magasins spécialisés vrac. Ces chiffres contrastent avec les milliers de références de produits préemballés disponibles dans les supermarchés. En ce qui concerne la collecte des emballages réemployables, environ 1 000 points de collecte sont recensés en France, avec 13 millions d’emballages collectés. Cependant, le taux de retour moyen reste faible, oscillant entre 15% en grande distribution et 87% en livraison à domicile, avec une moyenne de seulement 35%.

Il est clair que le secteur rencontre des défis importants, notamment par rapport à l’objectif de 5% de remploi fixé par la loi Antigaspillage pour une économie circulaire. Les mesures incitatives actuelles ne suffisent pas à soutenir pleinement la filière, qui nécessite des investissements conséquents pour parvenir à une stabilité financière. Les professionnels appellent à une réglementation plus contraignante pour favoriser l’implication de tous les acteurs.

Pour que le modèle économique du remploi s’installe, il est nécessaire de garantir un nettoyage efficace des contenants, standardiser les emballages pour accroître les volumes, et organiser la gestion et la distribution des emballages réemployables pour garantir les livraisons dans les conditions requises.

Malgré les défis, Fabrice Peltier, expert en coconception des emballages, est optimiste quant à un déploiement à grande échelle des boucles de remploi. Clélia Rennesson voit dans cette filière une opportunité majeure pour la France, tant sur le plan environnemental que pour la rindustrialisation et l’emploi. Le secteur emploie déjà 9 000 personnes à temps plein et vise à créer plus de 20 000 emplois supplémentaires dans les années à venir.

Pour atteindre l’objectif de 10% d’emballages remployés en 2027, des efforts supplémentaires seront nécessaires, mais les experts restent confiants. Une transformation industrielle ne se fait pas en un jour, mais le potentiel du vrac et du remploi en France est prometteur.

En conclusion, le rapport du baromètre souligne que toutes les conditions sont réunies pour passer à l’industrialisation de cette filière en pleine croissance.

Cet article a été publié le 15 mai 2024.

pour en savoir plus : le premier baromtre conomique d’une filire industrielle en construction