La présence de nitrates et de phosphates dans la Manche favorise la prolifération des microalgues en raison de la pollution.

L’invasion des microalgues toxiques sur la côte d’Opale : une menace pour l’écosystème marin

Une nouvelle étude menée par des chercheurs de l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) met en lumière l’invasion croissante de microalgues toxiques, en particulier Phaeocystis globosa, le long de la côte d’Opale. Cette algue nanoplanctonique, évoluant en colonies et produisant un mucus visqueux, perturbe l’écosystème marin en écartant les zooplanctons et en accumulant des toxines dans les coquillages.

Selon les experts de l’Ifremer, une concentration de Phaeocystis globosa atteignant un million de cellules par litre peut déjà causer des perturbations importantes. Cependant, dans la zone étudiée, les concentrations de cette microalgue peuvent facilement atteindre 10 à 20 millions de cellules par litre, voire davantage, certaines années. L’étude révèle une abondance particulièrement élevée de ce phytoplancton le long de la côte, avec une biomasse cinq à dix fois plus importante près des estuaires de la Somme et de l’Authie par rapport aux zones plus éloignées en mer.

Alain Lefebvre, biologiste et responsable du laboratoire Environnement et ressources de l’Ifremer à Boulogne-sur-Mer, souligne l’impact des apports de nutriments, tels que les nitrates et les phosphates provenant des activités agricoles et industrielles locales, sur la prolifération de Phaeocystis globosa. Les résultats de cette campagne d’observation serviront de base à plusieurs projets de recherche en cours pour mieux comprendre et gérer cette problématique.

Cette étude met en lumière l’urgence de surveiller et de limiter la prolifération des microalgues toxiques le long de la côte d’Opale pour préserver l’équilibre fragile de l’écosystème marin. Les autorités locales et les acteurs concernés devront intensifier leurs efforts pour réduire les apports de nutriments polluants et limiter les effets néfastes de ces invasions sur la biodiversité marine.

En conclusion, il est essentiel de sensibiliser et mobiliser le grand public sur cette menace écologique et d’encourager des pratiques plus durables pour protéger nos milieux marins fragiles.

pour en savoir plus : La pollution aux nitrates et aux phosphates favorise encore la prolifration de microalgues dans la Manche