La controverse entourant les limitations de gestion de l’eau potable

Un récent avis de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a modifié le statut du Chlorothalonil R 471811, un métabolite de phytosanitaires communément retrouvé dans l’eau potable. Alors que la limite à ne pas dépasser pour maintenir la qualité de l’eau potable était fixée à 0,1 microgramme par litre (g/l), l’Anses a revu ce seuil à la hausse, le fixant maintenant à 0,9 g/l. Cette décision a des implications importantes, notamment en termes de conformité des eaux potables.

Le changement de classement du Chlorothalonil R 471811 a été motivé par de nouvelles études démontrant que ce métabolite ne présente pas les mêmes risques sanitaires que sa substance active. En effet, la substance active du Chlorothalonil est classée au niveau européen comme suspecte d’être cancérigène pour l’homme. L’Agence européenne de sécurité alimentaire (Efsa) souhaite même renforcer ce classement en la qualifiant de cancérigène supposé.

En France, le Chlorothalonil R 471811 est également un sujet de préoccupation en raison de sa présence généralisée dans les eaux potables. Selon une campagne nationale sur les polluants émergents de l’Anses, 34% des échantillons d’eau potable dépasseraient la limite de 0,1 g/l. En Suisse, la controverse autour de ce métabolite a été exacerbée par les actions de l’entreprise Syngenta, qui conteste le seuil établi par l’Office fédéral de la sécurité alimentaire (Osav) et cherche à revenir sur le retrait de l’autorisation de la substance active.

Cette affaire soulève des questions sur la transparence des données utilisées pour évaluer les pesticides et leurs métabolites. Les données fournies à l’Anses proviennent souvent des fabricants de la substance active, soulevant des préoccupations quant à l’indépendance et à la fiabilité de ces informations. Certains experts appellent à la création d’un fonds européen pour financer des études indépendantes sur les pesticides, afin de garantir une évaluation objective de ces substances.

En conclusion, la décision de l’Anses de revoir le statut du Chlorothalonil R 471811 soulève des enjeux importants en matière de santé publique et de gestion de la qualité de l’eau potable. Elle met en lumière la nécessité d’améliorer la transparence et l’indépendance des études sur les pesticides, afin de garantir la sécurité des consommateurs et la préservation de l’environnement.

pour en savoir plus : une limite de gestion dans l’eau potable qui suscite le dbat