Le dossier des services express régionaux métropolitains avance. Après l’adoption de la loi créant ces dispositifs il y a quatre mois, le Gouvernement offre désormais un premier cadre pour permettre aux collectivités intéressées de faire mûrir leur projet.
Le ministre des Transports, Patrice Vergriete, espère que les premiers projets de services express régionaux métropolitains seront finalisés d’ici la fin de l’année. Lors de la réunion de lancement officiel de ces plans de mobilité à l’échelle des bassins de vie régionaux, il a souligné l’importance de fixer un cadre et un calendrier pour les trente collectivités volontaires. D’ici cet été, le ministre attend la réception des premiers dossiers définissant le périmètre géographique, l’ambition, les acteurs mobilisés et les orientations stratégiques des projets.
La question de la gouvernance est un point crucial à résoudre, avec la nécessité pour toutes les autorités organisatrices de mobilité AOM à l’intérieur d’une région métropolitaine de travailler ensemble et de définir leurs modalités de discussion. Les projets de mobilité jugés intelligents et coordonnés pourront obtenir une première labellisation, avant de poursuivre leur démarche vers le statut officiel de Serm, concrétisé par un arrêté ministériel.
Il est essentiel de prendre en compte chaque échelle territoriale, en articulant les besoins de mobilité des différents bassins de vie urbains, périurbains, ruraux, et en proposant des solutions pour les habitants éloignés des centres-villes. Le ministre insiste sur la nécessité d’avoir des étapes intermédiaires et d’envisager différentes solutions de transport, pas uniquement le rail.
La participation des citoyens via des comités d’usagers ou d’autres parties prenantes est également encouragée. Jean-Claude Degand, membre fondateur de l’association Objectif RER métropolitains, met en avant l’importance d’un cadencement élevé des trajets et d’autres critères pour le succès des projets.
Concernant la temporalité des projets, le ministre ne s’attend pas à une mise en œuvre simultanée de tous les Serm, mais plutôt à des labellisations au fil de l’eau. La question des financements reste en suspens, mais le Gouvernement a annoncé un soutien initial aux études et travaux des collectivités. Les investissements nécessaires pour les Serm en France sont estimés à environ 40 milliards d’euros, avec un financement de l’exploitation estimé entre 1 et 1,5 milliard par an.
Enfin, le ministre espère que les financements du Mécanisme pour l’interconnexion en Europe seront revus à la hausse à partir de 2028 pour soutenir ces projets de mobilité durable. L’association Objectif RER métropolitains appelle également à une implication plus forte de l’Europe dans cet effort de décarbonation des déplacements.
En somme, les Serm représentent une avancée majeure dans la transition écologique des modes de transport régionaux, avec des défis de gouvernance, de financement et d’acceptation sociale qui devront être relevés pour assurer leur réussite.
Article publié le 25 avril 2024.
Fin de l’article.
pour en savoir plus : un cadre et un calendrier sont dessins