Lutter contre l’urgence climatique peut apporter un nouveau souffle à la société.

Dans son livre à paraître le 17 mai, le chercheur et consultant Aurélien Boutaud préconise la déclaration d’un état d’urgence climatique comme moyen d’engager la société française contre le réchauffement climatique. L’idée d’état d’urgence climatique est née suite à la publication en 2018 du rapport spécial du Giec, qui mettait en lumière l’urgence de limiter l’augmentation de la température moyenne sur Terre à +1,5°C. Cette urgence a été le moteur des mouvements citoyens tels que les « Fridays for Future » et les « Marches pour le climat ».

Malgré ces mobilisations, l’auteur déplore le triomphe de la politique gradualiste d’adaptation et de transition, qui a du mal à placer l’urgence climatique au premier plan des agendas politiques et médiatiques. Il souligne le décalage temporel entre les effets immédiats d’autres crises telles que la guerre ou la crise économique, et les effets progressifs mais graves du réchauffement climatique.

Pour redonner la priorité à l’urgence climatique, Aurélien Boutaud estime que cela peut être l’occasion de repenser un projet de société global, capable d’embarquer le plus grand nombre. Il insiste sur la nécessité d’une mobilisation populaire forte, similaire à celle des situations d’urgence ou de conflit, pour éviter un blocage qui pourrait conduire à des extrêmes.

L’auteur critique les politiques gradualistes qui n’ont pas réussi à réduire les émissions de gaz à effet de serre à l’échelle mondiale. Il appelle à rompre avec cet esprit gradualiste et à déclarer un état d’urgence climatique. Il propose un plan de bataille qui implique le Haut Conseil pour le Climat et le Conseil économique, social et environnemental pour organiser un débat national et trouver un consensus sur les actions à prendre.

En ce qui concerne la gouvernance européenne, Aurélien Boutaud estime que l’échelon national est plus approprié pour déclarer un état d’urgence climatique, en raison de la législation d’exception nécessaire et de l’inertie de l’Union européenne. Il cite des exemples de think-tanks anglo-saxons qui encouragent à commencer par des déclarations symboliques à l’échelon local avant d’étendre l’idée à l’international.

En conclusion, l’auteur appelle à une mobilisation générale et à un effort similaire à une « guerre pour le climat » pour inverser la trajectoire actuelle vers un réchauffement catastrophique. Il souligne l’importance de ne pas perdre cette bataille pour le climat pour assurer l’avenir de la planète et de l’humanité.

pour en savoir plus : « S’attaquer à l’urgence climatique peut redonner du sens à la société »