L’adaptation des bâtiments aux vagues de chaleur néglige souvent la santé.

La prise en compte de la santé des occupants des bâtiments est devenue incontournable pour mettre en œuvre une stratégie d’adaptation aux vagues de chaleur, tout en limitant le recours aux climatisations. Selon l’Agence de la transition écologique (Ademe), la France devrait faire face à deux fois plus de vagues de chaleur d’ici 2050. Ces vagues de chaleur peuvent entraîner une surchauffe rapide des logements, mettant en danger la santé des habitants, en particulier les plus fragiles.

Afin de garder les domiciles aussi frais que possible, il est essentiel de privilégier des solutions passives d’adaptation aux fortes chaleurs. Il est important de choisir des solutions adaptées au contexte local et de bien réfléchir à leur mise en œuvre. En effet, les climatiseurs peuvent s’avérer peu efficaces, très énergivores et coûteux. Les experts de l’Ademe et du CSTB soulignent l’importance de comprendre le ressenti des résidents face aux fortes chaleurs pour apporter des solutions techniques adéquates et réduire la consommation d’énergie.

Parmi les solutions technologiques à mettre en œuvre lors d’une rénovation, on trouve le renforcement de l’isolation de l’enveloppe du bâtiment, le couplage des équipements de ventilation et l’utilisation de l’inertie thermique du bâtiment pour amortir les chocs de températures. Il est également possible d’utiliser la fraîcheur du sol pour rafraîchir l’intérieur, selon le principe du gocooling.

Cependant, au-delà de 2050 et dans des conditions de chaleur plus extrêmes, ces solutions passives trouveront leurs limites. Il pourrait alors être nécessaire de recourir à des solutions actives d’apport de froid, mais en veillant à limiter leur impact sur les ilots de chaleur urbains. Il est également essentiel de prendre en compte le vécu des habitants dans l’adaptation des bâtiments aux fortes chaleurs pour éviter toute forme de maladaptation.

Pour sensibiliser les acteurs du bâtiment et de l’urbanisme à cette urgence, Santé publique France plaide pour une intégration de la santé dans leurs démarches. En effet, plus de 5 000 décès ont été attribués à la chaleur durant l’été 2023 en France. Il est donc primordial que les professionnels du secteur prennent en compte ces données de santé dans leurs choix techniques pour garantir le bien-être des occupants des bâtiments.

En conclusion, il apparaît crucial d’adopter des solutions d’adaptation aux vagues de chaleur qui prennent en compte la santé des occupants, tout en limitant les conséquences néfastes sur l’environnement urbain. Il est temps pour les acteurs du bâtiment et de l’urbanisme de se mobiliser pour concevoir des habitats et des quartiers résilients face aux défis du changement climatique.

pour en savoir plus : La sant, grande oublie de l’adaptation des btiments aux vagues de chaleur