La restauration rapide s’impose dans le domaine de l’ameublement.

Le secteur de l’ameublement et de la décoration intérieure est en train de basculer vers la « fast dco », alertent les Amis de la Terre, le Réseau national des ressourceries et recycleries et Zero Waste. Dans leur rapport intitulé « Tendances maison: l’envers du décor », ces associations écologistes dénoncent la croissance des volumes de produits de décoration, sur le modèle de la « fast fashion ». Elles demandent aux pouvoirs publics de prendre des mesures pour réduire les quantités mises en marche.

L’objectif du rapport est de documenter la « fast dco », un phénomène encore peu étudié. Ce phénomène repose sur des pratiques similaires à celles de la « fast fashion » : des quantités énormes de produits mis en vente, des prix bas structurellement accompagnés d’offres promotionnelles et une création constante de nouveaux besoins.

Concrètement, la consommation de meubles a augmenté de façon spectaculaire ces dernières années. Entre 2017 et 2022, le nombre d’éléments d’ameublement commercialisés par les acteurs concernés a augmenté de 88%, atteignant 505 millions d’unités. Les secteurs de l’ameublement et de la décoration représentent ensemble 26 milliards d’euros, avec une part équivalente de 13 milliards chacun. Depuis, le secteur de l’ameublement a dépassé les 14 milliards.

Cette tendance à la décoration a été alimentée par la volonté des consommateurs d’avoir un intérieur qui leur ressemble, renforcée par les confinements liés à la crise de la Covid-19.

Cependant, les conséquences de cette « fast dco » ne sont pas négligeables. La consommation accrue a un impact sur les ressources, en particulier le bois, matériau largement utilisé dans la fabrication de meubles. De plus, la production de déchets a augmenté, avec 18,7 kg de déchets d’ameublement collectés par habitant en 2022.

Les ressourceries, qui collectent ces volumes croissants de meubles et d’objets de décoration, rencontrent des défis importants en termes de qualité des articles récupérés et de gestion des déchets. Le remploi et la réutilisation restent marginaux, avec seulement 3% des tonnages collectés.

Pour répondre à ces enjeux, les associations proposent plusieurs mesures, notamment la réduction des quantités de meubles et d’éléments de décoration mis en vente, l’élargissement de la filière de responsabilité élargie du producteur (REP) aux articles de décoration, l’augmentation du fonds de réparation pour l’ameublement, la mise en place de bonus et de malus incitatifs, et la limitation des pratiques marketing incitant à la surconsommation.

En conclusion, la transition vers une décoration plus durable et responsable est essentielle pour préserver les ressources et réduire les impacts environnementaux. Les consommateurs, les entreprises et les pouvoirs publics ont un rôle crucial à jouer pour promouvoir une consommation plus éthique et respectueuse de l’environnement.

pour en savoir plus : La fast dco gagne le secteur de l’ameublement