Un rapport du ministre de la Culture préconise d’adapter le diagnostic de performance énergétique (DPE) au bâti ancien d’avant 1948, qui est souvent étiqueté comme une passoire énergétique, menaçant ainsi l’interdiction de mise en location. Environ un tiers des logements existants relève de ce bâti ancien, soit plus de 10 millions de logements, qui se voient souvent attribuer une étiquette E, F ou G du DPE, signifiant une mauvaise performance énergétique.
Selon la Chambre des diagnostiqueurs immobiliers de la Fédération nationale de l’immobilier (CDI-Fnaim) et le réseau des Sites et cités remarquables de France, ces biens anciens ne sont pas nécessairement plus énergivores. La méthode de calcul actuelle du DPE ne rendrait pas correctement compte des qualités intrinsèques de la construction ancienne, notamment en ce qui concerne les matériaux traditionnels utilisés.
Pour remédier à cette situation, le rapport du ministre de la Culture propose d’adapter la méthode de calcul existante du DPE en ajustant les critères de confort d’été ou d’inertie thermique, facilitant ainsi une meilleure prise en compte des spécificités du bâti patrimonial. Une autre piste intéressante évoquée est de compléter le DPE du bâtiment patrimonial avec une simulation thermique dynamique, plus précise et permettant de valoriser les spécificités thermiques des logements anciens.
Le rapport souligne également l’importance de protéger le bâti ancien contre des rénovations inappropriées, en supprimant les recommandations de travaux inscrites dans le DPE qui peuvent entraîner des rénovations avec des matériaux inadaptés. Il met en avant le besoin de former les diagnostiqueurs et les auditeurs énergétiques aux particularités du bâti ancien, en proposant la création d’une mention « bâti patrimonial » pour ces professionnels.
Des drogations existent déjà pour les propriétaires de logements anciens afin d’éviter l’interdiction de location, notamment dans le cas de contraintes architecturales ou patrimoniales. Le rapport suggère d’accorder de nouvelles dérogations, notamment pour les sites patrimoniaux remarquables où l’installation de certaines technologies énergétiques serait susceptible de nuire à l’intégrité du patrimoine.
Enfin, le rapport encourage une approche interministérielle pour élaborer un guide national précisant les modalités de calcul du DPE pour le bâti ancien, prenant en compte les recommandations émises. Ces mesures visent à garantir une meilleure prise en compte de la performance énergétique du bâti ancien tout en préservant son caractère patrimonial.
En somme, l’adaptation du DPE au bâti ancien permettra une meilleure évaluation de la performance énergétique de ces logements tout en favorisant des rénovations adaptées et respectueuses du patrimoine.
pour en savoir plus : Vers une rvision du DPE pour ne plus pnaliser le bti ancien