Le phénomène de génération d’oxygène à 4 km de profondeur dans l’océan, où la photosynthèse est impossible, a été mis en avant dans une étude publiée dans la revue Nature Geoscience. Cette découverte inattendue a été faite lors d’une mission de recherche menée par une équipe scientifique pour évaluer l’impact de l’exploitation des nodules polymétalliques sur l’écosystème océanique.
Les nodules polymétalliques, riches en métaux tels que le manganèse, le nickel et le cobalt, sont une cible pour l’industrie minière en raison de leur utilisation dans la production de batteries au lithium-ion pour les véhicules électriques et les produits électroniques. L’oxygène détecté au niveau des nodules a été surnommé « oxygène noir » et provient probablement d’un processus d’électrolyse de l’eau à la surface des nodules.
Cette découverte remet en question la théorie classique selon laquelle l’oxygène sur Terre est produit par des micro-organismes appelés cyanobactéries. Elle soulève également des inquiétudes quant à l’exploitation des fonds marins et à son impact sur l’écosystème fragile de ces zones profondes. Des organisations environnementales telles que Greenpeace soulignent la nécessité d’un encadrement strict de l’exploitation minière en eaux profondes.
L’article a été publié lors du congrès de l’Autorité internationale des fonds marins où les discussions sur un code minier international sont en cours. Certains pays, dont la France, l’Australie et le Canada, sont favorables à un moratoire voire à une interdiction de l’exploitation des grands fonds marins, tandis que d’autres pays considèrent les nodules comme une solution pour la transition énergétique en cours.
En conclusion, cette découverte de la génération d’oxygène à partir des nodules polymétalliques soulève des questions plus larges sur l’évolution de la vie sur Terre et sur les choix sociétaux en matière d’exploitation des ressources naturelles. Il est essentiel de poursuivre les recherches pour évaluer l’impact de l’exploitation minière sur cet écosystème fragile et de prendre des décisions éclairées pour préserver l’environnement marin.