Réduire la consommation excessive pour minimiser l’empreinte carbone.

L’impact environnemental des intelligences artificielles (IA) est de plus en plus pris en compte par la communauté GenAI Impact avec le lancement du programme Ecologits.ai. Cette initiative vise à évaluer l’empreinte carbone des IA non génératives, une alternative moins énergivore que les IA génératives.

Le programme Ecologits.ai, sorti le 25 avril dernier, permet de mesurer l’impact carbone de l’utilisation des IA, même lorsqu’elles sont hébergées par des tiers. Contrairement au projet CodeCarbone, qui s’intéressait aux modèles d’IA fonctionnant en local, Ecologits.ai prend en compte les nouveaux défis posés par les modèles d’IA fonctionnant à distance, comme ceux d’OpenAI, MistralAI, Huggingface-hub, Cohere, et Anthropic.

Une des différences clés entre les modèles génératifs et non génératifs d’IA réside dans leur consommation énergétique. Les IA génératives sont particulièrement énergivores lors de leur entraînement et de leur utilisation, produisant des quantités importantes de CO2. Par exemple, l’entraînement du modèle GPT-3 génère 550 tonnes de CO2 équivalent, tandis que l’utilisation de ChatGPT par 15 millions d’utilisateurs actifs pendant un mois produit 10 000 tonnes de CO2 équivalent.

Le but d’Ecologits.ai n’est pas de proscrire l’utilisation des modèles d’IA, mais de sensibiliser sur les différences d’empreinte carbone entre les modèles génératifs et non génératifs. Pour certaines tâches classiques, comme l’analyse de langage ou la détection d’entités, les modèles génératifs, en plus d’être plus énergivores, sont souvent plus des gadgets que des solutions essentielles.

Face aux défis environnementaux posés par les IA, certaines entreprises envisagent de développer leurs propres modèles de langage pour réduire leur empreinte carbone. Cependant, cette démarche s’avère complexe, notamment en raison de l’accès aux données nécessaires et des coûts impliqués. Par exemple, le modèle développé par le groupe financier Bloomberg, évalué à 1 million de dollars, s’est révélé moins performant que ChatGPT, développé par OpenAI pour 100 millions de dollars.

En conclusion, la prise de conscience de l’impact environnemental des IA est devenue cruciale. Le programme Ecologits.ai et la communauté GenAI Impact jouent un rôle essentiel en sensibilisant sur les différences entre les IA génératives et non génératives en termes d’empreinte carbone. Il est désormais nécessaire de repenser nos pratiques pour favoriser des solutions plus sobres et respectueuses de l’environnement.

Article publié le 27 juin 2024.

pour en savoir plus : la sobrit des usages pour limiter le bilan carbone