La justice administrative a récemment ordonné aux préfets de réduire les volumes d’eau autorisés pour l’irrigation agricole dans le sous-bassin de l’Adour, une région productrice de maïs. Cette décision fait suite à une longue bataille judiciaire entre les associations de protection de l’environnement et les syndicats agricoles, qui ont bénéficié de l’approbation des autorités pour des prélèvements d’eau excédant les quantités permises par la réglementation.
Le juge des référés du tribunal administratif de Pau a suspendu un arrêté interpréfectoral fixant les prélèvements maximaux autorisés pour l’irrigation agricole, et a demandé aux préfets de réévaluer ces volumes de manière provisoire. Cette décision intervient alors que la plupart des masses d’eau du sous-bassin de l’Adour sont en mauvais état quantitatif et écologique, avec des prélèvements excédant les capacités naturelles de renouvellement.
Les organisations agricoles majoritaires se sont vivement opposées à cette décision, dénonçant une menace pour la survie de l’irrigation et des emplois agricoles. Elles ont également critiqué les services de l’État et l’organisme de gestion des prélèvements Irrigadour pour leur responsabilité dans la situation actuelle. En réponse, les associations de protection de l’environnement ont souligné les irrégularités dans l’octroi des autorisations de prélèvement et ont déposé une plainte contre Irrigadour pour exploitation sans autorisation.
Malgré la récente décision de justice obligeant les préfets à revoir les volumes autorisés, la bataille juridique est loin d’être terminée. Les irrigants ont déposé une requête en tierce opposition pour contester l’ordonnance du juge des référés, tandis que les associations environnementales continuent de surveiller de près la situation. Les prévisions de réchauffement climatique et la diminution des débits dans le bassin Adour-Garonne soulignent l’urgence de respecter les limites physiques en matière d’irrigation et de gestion de l’eau.
Cette affaire met en lumière les enjeux liés à la surconsommation d’eau pour l’agriculture et la nécessité d’une gestion plus durable des ressources hydriques. Elle souligne également l’importance du respect de la réglementation en matière de prélèvement d’eau et met en évidence les conséquences potentielles du non-respect de ces règles pour l’environnement et l’économie locale.
En conclusion, cette affaire illustre les tensions entre les intérêts économiques et environnementaux dans le domaine de l’agriculture et souligne l’importance de trouver un équilibre pour assurer la pérennité des ressources naturelles tout en garantissant le développement des activités agricoles.
pour en savoir plus : pourquoi le justice a imposé le plafonnement des prélèvements