Le Rassemblement national et la transition écologique : un écart idéologique profond
À la veille du second tour des élections législatives anticipées, une hypothèse se profile : l’obtention d’une majorité absolue pour le Rassemblement national et ses alliés, et par conséquent, la constitution d’un gouvernement d’extrême droite en France. Cependant, malgré la nécessité d’une transition écologique, le Rassemblement national ne semble pas accorder une place centrale à l’écologie. En effet, selon plusieurs politologues et sociologues, le rejet de cette transition par le parti serait intrinsèquement lié à ses valeurs historiques.
Un positionnement politique équivoque
Le programme du Rassemblement national présente des positions paradoxales en matière d’écologie. Alors qu’il ne s’oppose pas à toutes les énergies renouvelables (excepté l’éolien) et défend les énergies nucléaires, hydrauliques et géothermiques, le parti de Marine Le Pen envisage de renoncer à l’interdiction européenne de vente des voitures thermiques neuves en 2035, de supprimer les zones à faibles émissions (ZFE) et de s’opposer à toute politique écologique « punitive ». Cette approche, qualifiée de « superficielle » par certains experts, se concentre principalement sur la préservation esthétique des paysages, sans véritable engagement en faveur de la protection de l’environnement et de la biodiversité.
Une influence historique et européenne
Ce positionnement du Rassemblement national s’inscrit dans une lignée historique de « national-écologisme » initiée par Jean-Marie Le Pen dans les années 1990. De plus, le parti semble s’inspirer de nouveaux mouvements d’extrême droite européens, tel que le Mouvement agriculteur-citoyen aux Pays-Bas, pour construire son discours sur l’environnement. Cette approche témoigne d’une tendance à privilégier une vision technophile et conservatrice de l’écologie, tout en rejetant les rapports scientifiques sur le climat.
Des clivages idéologiques et sociologiques
Les recherches menées par des politologues révèlent un lien entre les valeurs idéologiques de l’extrême droite et le climatoscepticisme. En effet, le rejet des politiques environnementales contraignantes et la minimisation de l’urgence climatique sont largement partagés au sein des clusters politiques de droite et d’extrême droite. Cette opposition à la transition écologique s’explique notamment par un conservatisme sociétal et des positions identitaires marquées, qui entravent la reconnaissance des enjeux environnementaux.
Des perspectives politiques inquiétantes
Ces clivages idéologiques pourraient favoriser l’émergence de coalitions anticologiques au sein de l’Hémicycle, impliquant des partis de droite traditionnelle tels que Les Républicains. Ainsi, malgré l’urgence climatique et la nécessité d’une transition écologique, le Rassemblement national semble maintenir un écart idéologique profond vis-à-vis de ces enjeux cruciaux pour l’avenir de la planète.
En conclusion, l’analyse des positions du Rassemblement national sur la transition écologique révèle un désintérêt manifeste, ancré dans des valeurs historiques et idéologiques propres à l’extrême droite. Cette absence d’engagement sérieux en faveur de l’écologie soulève des interrogations quant à la compatibilité de ces valeurs avec les impératifs environnementaux actuels.
pour en savoir plus : Pourquoi le Rassemblement national reste incompatible avec l’cologie