Les « programmes d’accompagnement CEE », un dispositif fourre-tout difficile à évaluer

La transition écologique est au cœur des préoccupations actuelles, et de nombreuses initiatives sont mises en place pour sensibiliser le grand public à adopter des pratiques plus respectueuses de l’environnement. Un exemple concret de cette démarche est le projet Sensibilisation pour le transport économe en énergie et responsable (Steer), soutenu par le distributeur d’essence Dyneff et la société autoroutière APPR. Grâce à des animations ludiques sur les aires d’autoroute et un jeu-concours pour gagner une voiture électrique, 185 000 automobilistes ont été sensibilisés à l’écoconduite avec un objectif ambitieux : économiser 740 gigawattheures (GWh) d’énergie, soit l’équivalent de l’énergie nécessaire à une voiture thermique pour parcourir 120 millions de kilomètres.

Cependant, il est difficile de mesurer l’impact réel de ces initiatives, car l’administration ne quantifie pas systématiquement les résultats des projets financés par des dispositifs de soutien public, tels que les programmes d’accompagnement des certificats d’économie d’énergie (CEE). Depuis 2012, 123 projets ont bénéficié de cette manne financière, représentant près de 3 milliards d’euros déboursés en douze ans.

Les CEE sont conçus pour financer des actions en fonction de l’énergie économisée, avec un barème de 7 euros par mégawattheure évité. Cependant, de nombreux programmes se concentrent sur l’innovation, la sensibilisation ou la formation, rendant difficile la mesure précise de leur impact sur les économies d’énergie. Par exemple, des projets comme celui de la fondation AI Cargo ou du groupe CESI, qui visent à sensibiliser les entreprises au transport économe, ont reçu des subventions importantes sans qu’il soit clair combien d’énergie a réellement été économisée.

Malgré les efforts déployés et les montants investis, l’efficacité des programmes liés aux CEE reste incertaine et soulève des questions sur l’optimisation des ressources. Il est donc essentiel de mieux évaluer et suivre l’impact de ces initiatives pour garantir une transition écologique véritablement efficace et durable.

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