Les fonds d’urgence de l’UICN en Afrique sont destinés à aider rapidement les initiatives de conservation dans la région.

Un rapport récemment publié par l’Union internationale de conservation de la nature (UICN) met en lumière les efforts déployés en Afrique pour la conservation de la biodiversité à travers des subventions d’action rapide. Alors que moins de 100 jours nous séparent de la COP16 sur la biodiversité prévue en octobre 2024 à Cali, en Colombie, il est crucial de souligner que les financements pour la protection de la biodiversité restent insuffisants, en particulier en Afrique où se trouve un quart des espèces mondiales.

Selon les données recueillies par le Programme des Nations Unies pour l’environnement en 2023, la plupart des pays africains sont peu enclins à investir dans la protection de l’environnement en raison de contraintes financières, malgré les besoins urgents. La perte d’habitat, le braconnage, les conflits homme-faune et les effets du changement climatique constituent des menaces majeures pour la faune et la flore locales.

C’est dans ce contexte que l’UICN a lancé en 2017 l’initiative « Save our species (SOS) pour la faune sauvage africaine », en partenariat avec l’Union Européenne. Deux appels à propositions pour des subventions d’action rapide ont été lancés entre janvier 2019 et mars 2022, soutenant ainsi 46 bénéficiaires dans 23 pays à travers l’attribution de 54 subventions totalisant plus de 3,8 millions d’euros.

Un exemple significatif de réussite de ces subventions est le cas du parc national des volcans (PNV) au Rwanda. Face à la crise économique induite par la pandémie de Covid-19, le déclin de l’écotourisme a entraîné une augmentation du braconnage menaçant les gorilles du parc. Pour contrer cette tendance, le Dian Fossey Gorilla Fund International a mis en place des programmes de développement communautaire durable, tels que la culture de champignons, offrant ainsi aux populations locales des moyens de subsistance alternatifs et réduisant leur dépendance aux ressources du parc.

Le rapport d’impact souligne l’importance de l’ancrage local et de la collaboration étroite avec les communautés locales pour assurer l’efficacité des subventions. Il met en avant l’importance de partenariats solides, de la formation des populations locales et de l’application de la loi pour garantir la durabilité des projets de conservation.

En définitive, plus de 58 espèces menacées ont bénéficié d’une protection grâce à ces subventions, et plus de 272 000 personnes ont vu leurs moyens de subsistance améliorés. Un webinaire prévu pour le 21 août 2024 permettra de présenter en détail les résultats et les enseignements tirés de cette expérience.

En conclusion, il est essentiel d’investir davantage dans la conservation de la biodiversité en Afrique pour assurer un avenir durable pour les écosystèmes et les populations locales.

pour en savoir plus : l’exemple des subventions d’action rapide de l’UICN en Afrique