La conférence sur le dérèglement climatique qui s’est déroulée à Bonn (Allemagne) a laissé un goût amer aux négociateurs et observateurs. Malgré dix jours de pourparlers, les avancées ont été minimes, laissant place à la frustration, la colère et la déception. Alden Meyer, expert au sein du think tank E3G, souligne le manque d’actions concrètes face à l’urgence climatique.
L’objectif principal de ces négociations était de préparer la prochaine conférence mondiale sur le climat, la COP29, qui se tiendra à Bakou (Azerbaïdjan) en novembre. Au cœur des discussions se trouvait la question du financement climatique. Un nouvel objectif mondial en la matière doit être adopté à la COP, remplaçant les 100 milliards de dollars par an que les pays développés s’étaient engagés à mobiliser pour les pays en développement – objectif atteint en 2022, avec deux ans de retard.
Les délégués sont parvenus à un document de travail informel de 35 pages contenant toutes les options, mais les désaccords persistent notamment sur le montant nécessaire. Les pays en développement comme l’Inde, le groupe arabe et le groupe Afrique ont proposé entre 1 000 et 1 300 milliards de dollars par an entre 2025 et 2030, des montants refusés par les pays développés.
La question du financement climatique soulève également le débat sur la responsabilité des pays contributeurs. Les pays développés veulent élargir la base des contributeurs pour inclure de nouvelles puissances économiques et gros pollueurs comme la Chine ou les pays du Golfe. Cependant, la Chine refuse de se voir imposer cette responsabilité, craignant un impact sur son statut de pays en développement dans d’autres domaines.
En fin de compte, les négociations climatiques illustrent les difficultés à trouver un terrain d’entente entre les pays du Nord et du Sud, malgré l’urgence de la crise climatique. Les prochaines discussions devront résoudre ces différends pour avancer vers des solutions concrètes et pérennes pour lutter contre le dérèglement climatique.