Le 20 juin 2024, le tribunal administratif de Lyon a rendu une décision importante en suspendant un arrêté fixant des prescriptions à l’usine Daikin de Pierre-Bénite. Cette décision a été saluée par Jean-Paul Massonat de l’association Bien vivre à Pierre-Bénite, qui souligne l’importance de placer la santé des citoyens avant les intérêts industriels.
L’usine Daikin exploite une unité de production de polymères fluorés à Pierre-Bénite depuis 2003. En décembre 2021, la société a présenté un projet de création d’une nouvelle unité de production de polymère additivé. L’arrêté préfectoral du 1er février 2024 a modifié les prescriptions applicables au site pour intégrer cette nouvelle unité.
Cependant, l’association Bien vivre à Pierre-Bénite, aux côtés d’autres associations et de la commune d’Oullins-Pierre-Bénite, a contesté cette décision en argumentant que la nouvelle unité constituait une modification substantielle de l’établissement, nécessitant une nouvelle évaluation environnementale.
Le juge des référés a donné raison aux associations requérantes, soulignant qu’il était important de prendre en compte les changements successifs apportés à une installation pour évaluer leur impact global. Il a notamment relevé la très forte contamination par les PFAS dans la Vallée de la chimie, où est située l’usine Daikin.
L’avocat de l’association a souligné l’importance d’analyser l’impact des PFAS sur l’environnement et la santé des riverains, et a critiqué le fait que le dossier initial ne prenait pas en compte cette contamination. De son côté, Daikin Chemical France a indiqué prendre acte de la décision du juge des référés, tout en exprimant des regrets.
Cette décision de justice marque une avancée importante en matière de prise en compte des polluants éternels et de la santé publique. Elle souligne la nécessité de mener des évaluations environnementales approfondies et de protéger les populations exposées à des risques environnementaux.