La baisse des émissions d’oxydes de soufre par les navires, une mesure positive pour la lutte contre la pollution de l’air et le changement climatique
Depuis le 1er janvier 2020, la flotte mondiale de navires est tenue de limiter la teneur en soufre de ses carburants à 0,5%, une norme fixée par l’Organisation maritime internationale (OMI) principalement pour des raisons sanitaires dans les zones portuaires. Cette mesure a permis de réduire les émissions de soufre dans l’atmosphère, limitant la formation de nuages acides le long des trajets des navires. De plus, 25 à 50% des traînées de condensation des navires ont disparu des images satellitaires depuis la mise en place de cette norme.
Plusieurs études scientifiques se sont penchées sur l’impact de cette mesure sur le réchauffement climatique. Malgré le fait que la réduction des émissions de soufre puisse participer à l’accélération du réchauffement climatique, notamment observée en 2023, sa magnitude n’est pas suffisante pour expliquer entièrement l’ampleur du phénomène. En effet, le forage radiatif causé par cette réduction reste bien inférieur au forage radiatif total de 2,8 W/m² calculé pour l’année 2023.
Les chercheurs soulignent que les énergies fossiles restent l’ennemi principal en matière de réchauffement climatique. Les propriétés refroidissantes des aérosols, dont font partie les oxydes de soufre, peuvent masquer une partie du réchauffement provoqué par les gaz à effet de serre. Cependant, leur durée de vie est beaucoup plus courte que celle des gaz à effet de serre, dont l’impact persiste sur le long terme. Une augmentation de 0,046 °C de la température planétaire est prévue entre 2020 et 2029 en raison du manque de couverture nuageuse lié à la réduction des émissions de soufre par le fret maritime.
Il est important de souligner que malgré l’impact positif de la réduction des émissions de soufre sur la qualité de l’air, il reste nécessaire de poursuivre les efforts pour lutter contre les énergies fossiles, principaux responsables du réchauffement climatique. La transition vers des sources d’énergie plus propres et durables demeure essentielle pour limiter les effets néfastes du changement climatique.
pour en savoir plus : la baisse des missions d’oxydes de soufre n’y contribue que trs peu