Il s’agit de veiller à la préservation des ressources en eau, en jouant un rôle actif dans la mission d’animation des captages.

La protection des captages requiert des compétences particulières. Focus sur le métier d’animateur de captages avec Héloïse Ligny, coordinatrice des animateurs des bassins d’alimentation des captages d’eau potable au Sidesa, en Seine-Maritime.

Préserver les sources d’eau prélevées dans les nappes souterraines avant traitement et distribution aux consommateurs : telle est la mission phare des animateurs de captages d’eau potable. Un métier qu’Héloïse Ligny a exercé deux ans durant dans l’Oise, au sein du Syndicat mixte d’eau potable des Sablons (Smeps), avant de devenir coordinatrice de ces professionnels au sein du Syndicat interdépartemental de l’eau Seine-Aval (Sidesa), en Seine-Maritime. L’animateur est en lien direct avec des agriculteurs volontaires qui ont pour ambition de changer leurs pratiques et d’aller vers la transition agroécologique en diminuant la pression phytosanitaire, d’azote, sur leur exploitation et par ricochet sur la ressource en eau, explique-t-elle.

En amont de leur intervention, les collectivités territoriales qui les emploient déterminent une zone alimentant un captage sur laquelle des agriculteurs peuvent contribuer à assurer la qualité de l’eau. Une fois délimité, ce territoire fait l’objet d’une étude de pression afin de connaître les pratiques. Dès lors, sur la base d’un diagnostic, tous les acteurs concernés (agriculteurs, conseillers techniques, chambre d’agriculture, conseillers économiques, filières, agence de l’eau, services de l’État, collectivités) se mettent autour de la table. Leur objectif est d’établir un programme d’action que les animateurs vont orchestrer sur une durée d’au minimum trois ans, précise Héloïse Ligny.

L’animateur, dont le rôle n’est pas celui de conseiller agricole mais bel et bien celui d’interface de mise en relation, va donc mettre en mouvement, une fois toutes les données collectées auprès des agriculteurs, l’ensemble des parties prenantes pour appliquer le programme d’action. Ce programme peut être axé sur l’aménagement du territoire pour limiter les ruissellements, l’érosion et donc le lessivage des parcelles et l’infiltration des produits phytosanitaires vers la nappe d’eau souterraine. Il peut aussi s’agir de campagnes de prélèvements (que l’on appelle reliquats) permettant d’établir des mesures adaptées à la diminution du lessivage de l’azote. Cela peut être également le développement de nouvelles filières pour que les agriculteurs puissent changer leurs itinéraires culturaux. C’est extrêmement varié et surtout adapté à chaque territoire, explicite Héloïse Ligny. Connaitre toutes les possibilités pour accompagner les agriculteurs au changement, coordonner les acteurs concernés, les mettre en réseau tout cela nécessite de la pluridisciplinarité et de multiples compétences.

Le métier demande des bases techniques en agroécologie, en agronomie, en chimie de l’eau, en foncier. La plupart des animateurs de captages d’eau potable sont ingénieurs agronomes. Cela étant, il y a également des hydrogéologues, dont la compétence est aussi indispensable pour comprendre la complexité des territoires et les modes de transfert des polluants, détaille Héloïse Ligny. Ce sont des professionnels très recherchés qui, à l’instar d’Héloïse, peuvent évoluer vers le poste de coordinateur d’animateurs de captages même si, pour l’heure, l’Hexagone n’en recense qu’une dizaine. Il s’agit dès lors d’animer et de piloter par territoire le réseau des animateurs, de créer des synergies pour qu’ils puissent partager leurs outils et suivre conjointement des formations (agroforesterie, hydrogéologie locale, contaminations par les pesticides, etc.) et faire avancer la protection de la ressource en eau.

Ce travail, tout comme celui d’animateur, demande de la persévérance, de l’ouverture d’esprit. La sociabilité et le sens de l’écoute sont également inhérents à ces métiers. Ce sont des professions où l’on fait beaucoup de rencontres, où l’on apprend beaucoup, ce qui est très enrichissant, conclut-elle.

Article publié le 05 juillet 2024

En plus de ces informations, il est essentiel de mettre en avant l’importance de la coordination et de la collaboration entre les différents acteurs impliqués dans la protection des captages d’eau potable. Il convient également d’insister sur la nécessité de former et d’accompagner les animateurs de captages pour qu’ils puissent mener à bien leur mission dans les meilleures conditions.

pour en savoir plus : prserver la ressource, la mission de l’animateur captages