Le constat est aujourd’hui sans appel : une grande partie des côtes rocheuses mondiales est en érosion.
Le trait de côte recule inexorablement, quelles que soient les échelles spatiales d’études, les durées d’observation, le type de roches composant la côte et le contexte climatique. Les taux de recul mesurés apparaissent cependant comme très variables en fonction de ces différents paramètres. Ils peuvent atteindre plusieurs mètres par an pour les taux les plus rapides ou, au contraire, ne pas être discernables sur la période contemporaine (plusieurs décennies), donnant l’illusion d’une stabilité, parfois trompeuse.
Cette diversité de taux d’érosion n’est qu’une résultante de la complexité du problème.
L’exemple du littoral normand
Les falaises littorales de craie de Normandie représentent un bon exemple de chantier d’étude, car diverses équipes y ont travaillé depuis plus d’une vingtaine d’années.
La grande extension spatiale de côte à falaises de craie (environ 100 km) le long de la Manche orientale, permet des quantifications statistiques solides, caractérisées par une diversité de taux d’érosion, pour une côte taillée dans un même type de roche (la craie) et sous l’influence de conditions climatiques homogènes.
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Les taux de recul sont calculés sur la base d’un comparatif de photographies aériennes géoréférencées. Le premier jeu de photographies continues date de 1966. Un premier comparatif avec un relevé réalisé en 1995 (période de 29 ans) donne des taux d’érosion variant entre 0,09 m/an et 0,23 m/an, pour des secteurs variant de 5 à 30 km de large.
L’utilisation d’une orthophotographie plus récente (2008) a confirmé ces tendances sur 42 ans et donne un taux moyen global de 0,15m/an, avec des secteurs d’une trentaine de km de large, variant entre des taux faibles (0,09 à 0,10m/an), modérés (0,12 à 0,18 m/an) et forts (0,23 m/an).
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