Selon l’Organisation internationale des constructeurs automobiles (OICA), l’Afrique ne représente que 2 % du parc automobile mondial, avec seulement 43 voitures pour 1 000 habitants, contre 565 en Europe. En conséquence, moins de 1,1 million de véhicules neufs ont été vendus en Afrique en 2017, soit trois fois moins que sur le vieux continent.
Le marché de l’automobile en Afrique est principalement un marché de voitures d’occasion, avec le Nigeria, la Libye, la Tanzanie, la Guinée et le Ghana en tête des destinations pour les véhicules usagés. Les marques les plus populaires sont Toyota (Japon) et Hyundai (Corée du Sud). Malgré les difficultés rencontrées par ce marché secondaire, telles que l’absence de réseau de distribution, le manque d’usines locales, les garages de petite taille et les contrefaçons de pièces détachées, l’état vétuste du parc automobile en Afrique ne cesse de s’aggraver au fil des ans.
La question de l’approvisionnement en carburant se pose désormais, rendue difficile dans certains pays par l’augmentation des prix, aggravée par les conséquences énergétiques de la guerre en Ukraine. Dans ce contexte, la pollution causée par le secteur de l’automobile fait les gros titres, de plus en plus préoccupante.
Des études montrent que les émissions de dioxyde de carbone (CO2) des véhicules à combustion interne contribuent fortement à la dégradation de la qualité de l’air, notamment en zone urbaine, et entraînent des risques importants pour la santé des conducteurs et des passagers. Ainsi, de nombreux pays s’accordent désormais sur la nécessité de décarboner les transports. Cependant, la transition vers des véhicules électriques est controversée, car leur fabrication et leur recyclage engendrent également une importante empreinte carbone, en raison de l’extraction de métaux à travers le monde.
Malgré cela, certains pays africains suivent la tendance de l’électromobilité, convaincus que c’est la solution idéale pour réduire l’impact environnemental des transports. L’Afrique de l’Est se démarque dans ce domaine, avec l’émergence de start-ups spécialisées dans l’assemblage de motos, de tricycles, de taxis et surtout d’autobus entièrement électriques. Par exemple, BasiGo, une start-up kényane, propose des services de transport électrique à Nairobi. Ampersand, quant à elle, propose des solutions de paiement mobile pour les véhicules électriques à Kigali, au Rwanda.
Les gouvernements africains commencent également à s’engager dans des projets d’envergure pour améliorer les infrastructures de transport et réduire l’empreinte carbone du secteur. Par exemple, le Sénégal prévoit la mise en service du premier Bus Bapid Transit (BRT) à Dakar, qui réduirait de moitié le temps de parcours des habitants et les émissions de CO2. La Côte d’Ivoire, quant à elle, planifie la construction de la première ligne de métro d’Abidjan, entièrement électrique, d’ici 2024.
Cependant, cette transition vers la décarbonation des transports est confrontée à des défis, notamment le manque de capitaux. Actuellement, les principaux acteurs du financement en Afrique sont principalement des sociétés de capital-risque et des partenaires au développement. Certains pays, comme le Japon et l’Allemagne, ont octroyé des fonds importants pour soutenir des projets de mobilité verte en Afrique. Des entreprises françaises, telles que BNP Paribas et Société Générale, financent déjà des projets de transport durable en Afrique, notamment le métro d’Abidjan.
En conclusion, l’Afrique est confrontée à des défis importants en matière de mobilité urbaine et de transition énergétique. La décarbonation des transports est perçue comme une solution essentielle pour réduire l’impact environnemental, notamment en favorisant l’adoption de solutions de transport électrique. Cependant, cette transition nécessite des investissements importants, et les gouvernements africains doivent travailler en partenariat avec le secteur privé et les bailleurs de fonds pour financer ces projets et stimuler le développement de la mobilité durable en Afrique.
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