Le Parlement européen a approuvé une loi qui interdit l’importation dans l’UE de produits tels que le cacao, le café, l’huile de palme, le soja, le bois, le caoutchouc, le charbon de bois ou la viande bovine, s’ils proviennent de terres déboisées après décembre 2020, et si ces produits ne sont pas produits dans le respect des droits humains et des droits des populations autochtones. Cette loi est la première du genre dans le monde à mettre fin à la déforestation importée. L’UE, qui est à l’origine de 16% de la déforestation mondiale, est le deuxième destructeur de forêts tropicales, derrière la Chine, selon le WWF.
Cependant, l’ONG Greenpeace a nuancé la portée du texte en y voyant “qu’un premier pas”. Pour l’ONG, le règlement présente des “failles”, par exemple en excluant des écosystèmes tels que la savane et en omettant de viser les banques européennes qui financent des projets destructeurs de forêts. Les eurodéputés proposent de l’élargir pour qu’il ait un impact sur les écosystèmes fragiles comme les mangroves, d’inclure d’autres produits comme le maïs ou intégrer les acteurs financiers qui financent de nombreux projets menant à la déforestation.
La Commission classera les pays selon un risque faible ou élevé dans les 18 mois suivant l’entrée en vigueur de la législation. Les produits provenant de pays à risque faible seront soumis à une procédure simplifiée, tandis que les contrôles seront renforcés dans les pays à risque élevé. Les entreprises devront fournir des informations telles que les coordonnées de géolocalisation pour déterminer le lieu de production exact. Des contrôles seront également effectués par le biais d’outils de surveillance satellite et des analyses ADN.
Le rapporteur du texte, Christophe Hansen, a reconnu que le texte implique un certain “fardeau administratif” et qu’il est indispensable que les petits producteurs puissent bénéficier d’une “assistance technique et financière”. Trois révisions du texte sont prévues pour éventuellement inclure d’autres zones et produits.
Luciana Téllez Chávez, chercheuse en environnement pour l’ONG Juman Rights watch, a déclaré que “le règlement de l’UE sur les produits non issus de la déforestation est très prometteur, mais son efficacité dépendra de sa mise en oeuvre stricte par chaque État membre de l’UE et du soutien tangible que l’UE offrira aux partenaires commerciaux pour se mettre en conformité”.
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