Le Mécanisme d’Ajustement Carbone aux Frontières (MACF) est un outil mis en place par l’Union Européenne pour lutter contre le “dumping climatique” et préserver la compétitivité des industries européennes. Ce mécanisme consiste à soumettre certains produits importés aux frontières de l’UE à un “prix du CO2” équivalent à celui auquel les industriels européens sont soumis via le marché carbone.
France Ciment, une organisation représentant l’industrie cimentière française, est favorable au MACF mais plaide également pour des ajustements afin d’améliorer la performance de ce dispositif. Cette organisation a dévoilé en mai 2023 sa feuille de route stratégique pour une industrie cimentière décarbonée et compétitive. Pour atteindre les objectifs définis dans cette feuille de route, France Ciment estime que la mise en place d’un mécanisme de protection aux frontières est essentielle.
Selon France Ciment, il est nécessaire de développer un système de contrôle robuste pour mesurer les émissions directes et éviter tout contournement du mécanisme. Il faut également trouver une solution pour éviter que les exportations européennes ne soient pénalisées par un coût du carbone qu’elles sont seules à supporter. De plus, France Ciment souligne l’importance de prendre en compte l’ensemble des coûts du carbone, y compris ceux liés à la répercussion des coûts de CO2 sur le marché de l’électricité. Enfin, il est essentiel de répondre aux préoccupations des secteurs industriels qui ne sont pas concernés par le MACF afin d’éviter les risques de fuites de carbone.
France Ciment appelle également à un dialogue constructif entre l’administration et les secteurs industriels concernés pour mettre en œuvre des formalités douanières adaptées à la réalité des entreprises.
Le MACF soumet certains produits importés, tels que l’acier, l’aluminium, le ciment, les engrais azotés et l’hydrogène, à une tarification du carbone équivalente à celle appliquée aux industriels européens. L’objectif est de lutter contre les “fuites de carbone”, c’est-à-dire la délocalisation de productions industrielles émettrices de carbone hors de l’UE vers des pays où la législation environnementale est moins contraignante. Sans le MACF, ces produits importés ne sont pas soumis au prix du CO2 et bénéficient d’un véritable “dumping climatique”.
Le MACF est également lié à la fin des quotas gratuits d’émission de CO2 pour les industries européennes. Jusqu’à présent, ces industries bénéficiaient d’une allocation de quotas gratuits, mais l’UE prévoit de mettre un terme à cette pratique. C’est pourquoi le MACF est considéré comme indispensable pour garantir la compétitivité de l’industrie européenne.
En résumé, le MACF est un outil de lutte contre le “dumping climatique” qui impose un “prix du CO2” aux produits importés les plus carbonés. France Ciment est favorable à ce dispositif mais demande des ajustements pour améliorer sa performance.
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