Le sommet africain sur le climat qui se déroule à Nairobi cherche à explorer le potentiel des crédits carbone dans le financement de la transition verte et du développement en Afrique. À cet égard, l’Initiative pour les marchés carbone africains de la Fondation Rockfeller a récemment bénéficié d’un engagement financier de 450 millions de dollars de la part d’un fonds émirati pour le climat. Cependant, malgré cette annonce positive, il est évident que l’Afrique a encore beaucoup de chemin à parcourir dans ce domaine.
Le Ghana est l’un des pays qui souhaitent tirer parti des crédits carbone pour financer des initiatives durables telles que l’interdiction des lampes à incandescence ou le remplacement des centrales au fuel par des centrales au gaz. Le ministre ghanéen de l’Environnement, Kwaku Afriyie, estime qu’il est impératif pour son pays de bénéficier de ces crédits carbone, mais jusqu’à présent, ils ont été peu utilisés. En effet, les crédits carbone africains ne représentent que 120 millions de dollars, alors que leur potentiel est estimé à 50 milliards de dollars.
Pour que les crédits carbone en Afrique puissent jouer un rôle plus significatif, il est nécessaire de changer d’échelle, selon John Kerry, l’envoyé spécial des États-Unis pour le climat. Il souligne que l’Afrique et les pays du Sud dans leur ensemble ne bénéficieront de ces crédits que si le marché carbone se développe. Cependant, pour garantir cette croissance, il est essentiel d’assurer l’intégrité et la régulation de ces marchés.
En effet, les acheteurs ont été échaudés par les récents rapports révélant des crédits carbone africains surévalués ou qui ne contribuent pas à la réduction des émissions. Dans ce contexte, le Rwanda a pris des mesures pour mettre en place un registre strict de crédits carbone et un manuel de procédures, sous la direction de sa ministre de l’Environnement, Jeanne d’Arc Mujawamariya. Cette initiative montre la voie à suivre en matière de régulation dans le secteur des crédits carbone.
En outre, pour rassurer les investisseurs, la caution des bourses internationales peut jouer un rôle clé. Dans ce sens, l’Intercontinental Exchange prévoit de proposer des enchères de crédits carbone africains, ce qui pourrait renforcer la confiance dans le marché et inciter davantage d’acheteurs à s’engager.
En résumé, les crédits carbone en Afrique ont un énorme potentiel pour financer la transition verte et le développement durable. Cependant, il est impératif de mettre en place une régulation solide pour garantir l’intégrité de ces marchés. De plus, il est nécessaire de changer d’échelle et de mobiliser davantage d’investissements et d’acheteurs pour développer pleinement le potentiel des crédits carbone en Afrique.
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