La ministre de la Transition énergétique et du développement durable, Leila Benali, s’est rendue à Bruxelles pour discuter de la mise en œuvre du Green Deal Maroc-Union européenne. Cet accord, signé en octobre 2022, permet d’obtenir des financements et des opportunités d’investissement en échange d’engagements de la part du Maroc dans la lutte contre les changements climatiques et la promotion de l’économie verte et bleue. La décarbonation de l’économie est au cœur de cet accord, qui intervient en marge de l’application d’une taxe carbone sur les exportations marocaines à destination de l’Europe dès 2026.
Lors de ses rencontres à Bruxelles avec des responsables européens, la ministre a discuté du renforcement du marché électrique Maroc-UE, de l’hydrogène vert, du marché gazier et de la possibilité pour le Maroc de s’intégrer au marché européen de gaz. Le Maroc souhaite également renforcer sa coopération avec l’Europe après la guerre en Ukraine qui a redéfini les frontières énergétiques européennes.
Le Maroc envisage également de s’intégrer au système européen d’échange de quotas d’émission de gaz à effet de serre (ETS), créé au milieu des années 2000 et réformé en 2017. Cela permettrait à des entreprises européennes d’acheter des certificats carbone à des entreprises nationales marocaines qui en disposeraient, mais cela nécessiterait une évaluation et une certification précises du contenu carbone des produits exportés.
En effet, dès 2026, la taxe carbone européenne sera appliquée sur les exportations marocaines vers l’UE en fonction de leur contenu carbone. Si les évaluations ne sont pas correctement effectuées à travers des standards unifiés, la taxe sera discriminante envers les produits “made in Morocco”. Ainsi, de nombreuses entreprises marocaines pourraient être obligées d’acheter des certificats de crédits carbones européens pour faire admettre leurs produits.
La mise en œuvre du Green Deal Maroc-Union européenne est donc cruciale pour le Maroc afin de développer une économie verte et de s’intégrer au marché européen de l’énergie tout en évitant des sanctions fiscales pour ses exportations.
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