Une entreprise allemande appelée Circular Carbon a développé une technologie prometteuse dans la lutte contre le réchauffement climatique. En utilisant des coques de cacao comme matière première, ils produisent une poudre noire appelée biochar qui a la capacité d’emprisonner du gaz à effet de serre pendant des siècles. Le biochar est un charbon végétal obtenu par pyrolyse, c’est-à-dire en chauffant à haute température des coques de cacao privées d’oxygène. La pyrolyse dégage également du biogaz qui peut être revendu à l’usine voisine.
Le biochar peut être utilisé comme fertilisant durable et améliorer les rendements agricoles en améliorant l’absorption de l’eau et des nutriments, réduisant ainsi la nécessité d’utiliser de l’irrigation et des engrais. Cette technologie a longtemps été utilisée par des civilisations précolombiennes comme fertilisant, mais elle a ensuite été mise de côté.
Selon le GIEC, le biochar permettrait de stocker à grande échelle 2,6 milliards de tonnes de CO2 chaque année, sur les 40 milliards émis par l’humanité. Cependant, malgré son potentiel, la massification de cette technologie reste un défi en raison de son coût prohibitif, aux alentours de mille euros la tonne, trop élevé pour un agriculteur.
Pour rentabiliser l’activité, les fabricants de biochar comptent sur la vente de crédits-carbone à des entreprises souhaitant atteindre la neutralité carbone des attestations pour compenser leurs émissions de CO2, afin de réinjecter des fonds dans le secteur. Malgré les défis auxquels cette technologie doit faire face, l’entreprise Circular Carbon prévoit d’ouvrir trois nouvelles usines dans les prochains mois, et la production annuelle de biochar devrait passer de 53 000 à 90 000 tonnes entre la fin de 2022 et la fin de 2023.
Source