L’Union européenne a fixé des objectifs ambitieux pour le développement de l’hydrogène dans le plan REPowerEU de 2020. D’ici 2030, l’objectif est d’avoir au moins 40 GW d’électrolyseurs à base d’électricité renouvelable et une production d’hydrogène atteignant 10 millions de tonnes. En plus de cela, 10 millions de tonnes d’hydrogène contrôlé provenant d’électricité verte seront importées.
Pour atteindre ces objectifs, des projets d’intérêt européen commun (PIIEC) seront mis en place pour soutenir le développement de la filière hydrogène. Deux premiers projets d’un montant de 10,6 milliards d’euros ont déjà été approuvés par la Commission européenne pour la fabrication des technologies clés et le développement des usages, y compris les piles à combustible.
En mars 2023, une banque de l’hydrogène dotée de 3 milliards d’euros a été créée pour stimuler les investissements privés dans l’hydrogène renouvelable en fournissant des garanties de prêt et en réduisant les coûts pour les projets de production d’hydrogène vert et pour le développement des infrastructures. Cependant, l’hydrogène provenant de l’électricité nucléaire est exclu de cette initiative.
En parallèle, l’Union européenne adopte le EU Net-Zero Industry Act qui se concentre sur les industries et les technologies neutres en carbone, y compris le développement des électrolyseurs et des piles à combustible, pour attirer davantage d’investisseurs.
Cependant, des divergences sont apparues entre les États membres concernant le statut de l’hydrogène nucléaire par rapport à l’hydrogène vert. Certains États, dont la France, souhaitent inclure l’hydrogène nucléaire dans les objectifs de développement, tandis que d’autres s’y opposent. Ces divergences conduisent à l’exclusion des projets hydrogène alimentés par l’électricité nucléaire des différentes aides disponibles.
Les définitions de l’hydrogène bas carbone (nucléaire) et de l’hydrogène vert dans la directive RED 3 sont également une source de tension, car elles conditionnent la décarbonation de l’industrie et des transports ainsi que l’obtention de soutiens financiers.
La reconnaissance du rôle du nucléaire dans la transition énergétique et la sécurité énergétique fait encore débat au sein de l’Union européenne, avec certains pays hostiles au nucléaire qui influencent la politique énergétique de l’Union européenne.
En conclusion, le développement de l’hydrogène en Europe est confronté à des divergences entre les États membres et à des incohérences dans les politiques énergétiques et climatiques de l’Union européenne. L’exclusion de l’hydrogène nucléaire et la focalisation excessive sur les énergies renouvelables peuvent nuire aux intérêts de l’Union européenne dans son ensemble.
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