La sécurité alimentaire figure parmi les piliers de la construction européenne depuis la mise en place de la politique agricole commune en 1958. Cependant, ces dernières années, un débat s’est instauré entre les partisans d’une agriculture plus verte et ceux qui prônent la compétitivité, mettant en péril la durabilité des ressources naturelles qui constituent la base de la sécurité alimentaire. La Commission européenne a proposé en novembre 2022 un projet de certification des absorptions de carbone pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, ce qui peut avoir des impacts sur la sécurité et l’autonomie alimentaires de l’Union européenne. En effet, en se focalisant exclusivement sur le carbone et en négligeant le rôle nourricier de l’agriculture, la Commission risque d’encourager les pratiques agricoles intensives qui ne prennent pas en compte la biodiversité et la réduction des émissions de gaz à effet de serre, responsables du changement climatique. Les propositions de la Commission sont également jugées trop permissives, risquant de favoriser le “greenwashing” et d’accaparer le foncier agricole par des acteurs non agricoles. Pour y remédier, le président du Conseil régional de Bretagne et membre du Comité européen des régions suggère plusieurs amendements à la proposition de la Commission, notamment la mise en place de systèmes de contrôle fiables pour travailler sur la pérennité du stockage du carbone, la privilégiation des mécanismes de compensation au sein de la filière agricole et agro-alimentaire pour inciter à la mise en place de vrais projets de transition cohérents collectifs et éviter les dérives, et la collaboration avec les régions européennes en tant que tierce partie pour assurer l’harmonie avec les stratégies régionales agricoles et la gestion du FEADER par les Régions.
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