Elisabeth Borne, la Première ministre française, a met en garde contre « l’érosion très préoccupante » de la biodiversité qui a des « conséquences dommageables » sur « les puits de carbone, sur l’eau, sur la qualité de l’air et même sur notre alimentation ». Lors d’un déplacement en Côte d’Or sur le thème de la biodiversité, elle a tenté de rassurer ses partenaires européens et les associations sur les engagements de la France en matière d’environnement, après des propos d’Emmanuel Macron sur l’idée d’un moratoire qui a suscité des remous. Elle a assuré que la France continuera à respecter les règlements prévus dans le Green Deal de l’Union européenne et est très active sur un règlement important, le règlement sur la restauration de la nature, qui traite de la biodiversité. Elle a précisé que la France reposera sa stratégie sur trois axes : réduire l’usage des pesticides et lutter contre l’artificialisation des sols pour faire baisser les pressions sur la biodiversité ; planter un milliard d’arbres d’ici à 2030 pour la restaurer ; et mobiliser tout le monde en multipliant par 10 le nombre de jeunes en service civique environnement et en augmentant les « aires éducatives » gérées par des écoliers de 1.000 à 18.000 en 2030.
La loi sur la biodiversité divise les eurodéputés de la majorité, y compris au sein du groupe Renew. Si l’essentiel du plan climat de l’UE a été adopté, les négociations patinent pour d’autres textes clefs de ce Green Deal sur la biodiversité, les pesticides ou les émissions polluantes des élevages, qui inquiètent les agriculteurs. Dans ce contexte, Emmanuel Macron a déclaré qu’il ne faut plus « ajouter » de normes environnementales après l’application du Green Deal, afin de ne pas décourager les investisseurs. Cette position fait écho à celle de la droite européenne et indigne les écologistes. Toutefois, le commissaire européen à l’Environnement et à la Pêche, Virginijus Sinkevicius, a salué le fait de « réunir (les parties prenantes), de les consulter » avant de mettre en oeuvre les mesures en faveur de la biodiversité. Pour lui, le dialogue avec les communautés locales, les agriculteurs et les forestiers est essentiel.
Source