La Commission européenne réclame un budget beaucoup plus élevé que prévu dans le cadre financier pluriannuel 2021-2027. Le commissaire au Budget, Johannes Hahn, a demandé aux pays membres de débloquer 65,8 milliards d’euros pour la période 2024-2027. Cette demande s’explique par les changements survenus depuis 2020.
La guerre en Ukraine nécessite un soutien macroéconomique massif à Kiev. De plus, l’envolée des prix a entraîné une hausse des taux d’intérêt, ce qui a augmenté les charges d’intérêt du fonds de relance post-Covid NextGenEU. De nouveaux frais de gestion sont également prévus dans les pays de première ligne en raison de l’accord trouvé par les Vingt-Sept sur la gestion des migrations.
Afin de reconstruire l’Ukraine, la Commission propose la création d’une nouvelle facilité comprenant 33 milliards d’euros de prêts et 17 milliards de dons. Ces fonds seront soumis à un strict contrôle pour éviter la corruption.
La Commission souhaite également créer une nouvelle plateforme appelée STEP pour promouvoir l’innovation et renforcer la base industrielle de l’UE. Cela nécessitera 10 milliards d’euros d’argent frais. Cependant, le montant a été jugé insuffisant par le Parlement européen.
Concernant les nouveaux enjeux migratoires, Bruxelles estime nécessaire d’ajouter 15 milliards d’euros au budget commun. Les intérêts supplémentaires sont estimés à environ 19 milliards d’euros, en fonction de l’évolution des taux. Des surcharges administratives liées à l’inflation (1,9 milliard d’euros) et une petite réserve d’urgence de 3 milliards d’euros sont également prévues.
Parallèlement, Johannes Hahn a exhorté les États membres à valider le principe des ressources propres, notamment les revenus du marché carbone européen et du mécanisme d’ajustement carbone aux frontières. Il propose également une nouvelle contribution temporaire basée sur les profits opérationnels des entreprises.
L’organisation Business Europe, représentant le patronat européen, s’inquiète des conséquences négatives que pourraient avoir des augmentations du budget européen sur les coûts des entreprises et leur volonté d’investir.
La proposition budgétaire de la Commission sera examinée par les ambassadeurs des Vingt-Sept. Certains États membres, notamment l’Autriche, pourraient se montrer réticents en raison des coûts élevés. La présidence espagnole de l’UE est attendue pour faire progresser les négociations au sein du Conseil en vue d’un accord après la pause estivale.
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