En 2023, la collecte de médicaments non utilisés (MNU) a atteint 8503 tonnes, en baisse de 9,7%, par rapport aux 9 415 tonnes collectées en 2022. Cette collecte correspond à 125 grammes par habitant (g/hab), soit environ deux boîtes de MNU rapportées en pharmacie, contre 139 g/hab l’année précédente.
Le recul constat en 2023 est dans la droite ligne de ceux enregistrés ces dernières années : 9 833 tonnes en 2021, 9953 tonnes en 2020, 10665 tonnes en 2019 et 11884 tonnes en 2016. Cette tendance s’expliquerait d’abord par la baisse régulière des ventes de médicaments, à un rythme de l’ordre de 1% par an depuis vingt ans. Plus récemment, les Français concernés par les pénuries de médicaments auraient préféré conserver leurs médicaments non utilisés. Un sondage réalisé pour Cyclamed fait apparaître que 55% du quart des Français qui ont été affectés par une pénurie au cours des six mois précédents n’ont pas rapporté leurs reliquats de médicaments en pharmacie.
Malgré ce recul, le taux de collecte atteint encore 71% du gisement évalué à 11951 tonnes, soit un point de plus que l’objectif de 70% fixé pour 2024 dans le cahier des charges. Ce taux de collecte est stable, le gisement de référence pris en compte ayant été revu à la baisse de 11% (il était de 13443 tonnes en 2022). Là aussi, les baisses se suivent : en 2018, le gisement de référence était évalué à 17600 tonnes.
Plans d’action pour les outre-mers
En 2023, Cyclamed a aussi présenté sept plans de prévention et de gestion des déchets (PPGD) pour les MNU dans les départements ou régions d’outre-mer et les collectivités d’outre-mer (Drom-Com). Sont concernés, la Guyane, la Guadeloupe, la Martinique, Saint-Martin, Saint-Barthélemy, la Réunion et Mayotte. Ces documents, validés par l’État en février 2024 prévoient un objectif de progression de la collecte de 2 à 5% par an sur trois ans.
Au programme, notamment, une amélioration du maillage en points de collecte en permettant la reprise des MNU dans des structures de santé locales (autres que les pharmacies), des opérations de collecte événementielles organisées par des pharmaciens en dehors de leur officine, ou encore des campagnes de communication en langue locale (différents créoles, en shimaor, arabe, sranan tongo, portugais).
En conclusion, la collecte de médicaments non utilisés enregistre une baisse en 2023, en raison notamment de la baisse des ventes de médicaments et de la rétention par les particuliers affectés par les pénuries. Cependant, le taux de collecte reste satisfaisant et des actions sont mises en place pour améliorer la collecte dans les territoires d’outre-mer.