Un nouvel accident survenant en plein jour pourrait être mal géré, selon une vaste étude scientifique publiée à l’occasion du cinquième anniversaire de l’incendie de l’usine chimique de Lubrizol à Rouen. Le projet scientifique Cop Herl, lanc en novembre 2020 avec le soutien de plusieurs partenaires, a révélé que la population de Rouen n’était pas préparée à un nouvel accident de cette ampleur.
Les chercheurs ont constaté que de nombreux comportements contraires aux consignes de mise à l’abri ont été observés lors de l’incident de 2019, ce qui aurait entraîné un engorgement des réseaux en cas d’événement similaire en plein jour. Selon les résultats de deux enquêtes menées en 2020, plus de 65% de la population vivant à proximité des sites sinistrés ont fui sans avoir reçu d’alerte. Malgré le respect général des consignes lors de l’incendie, un nouvel événement en pleine journée pourrait provoquer des départs massifs.
L’étude a également mis en lumière un décalage entre la communication des autorités pendant la crise et la perception de la population. Les messages d’alerte et la communication émise par la préfecture ne correspondent pas toujours à la réalité vécue par les habitants, ce qui souligne la nécessité d’améliorer la culture du risque au sein de la population. Les chercheurs recommandent de rapprocher la communication des institutions du ressenti et des perceptions des citoyens pour éviter tout sentiment d’incompréhension, de suspicion ou de défiance.
En conclusion, cette étude souligne l’importance d’une préparation adéquate de la population et d’une communication efficace en cas d’accident industriel majeur. Il est essentiel que les autorités tiennent compte à la fois des faits quantitatifs du risque et du ressenti émotionnel des habitants pour garantir une réaction appropriée et minimiser les dégâts.
pour en savoir plus : Cinq ans aprs Lubrizol, la prparation un accident majeur reste insuffisante