Il y a 20 ans, le terme « microplastique » est apparu pour la première fois dans la littérature scientifique, soulignant la préoccupation croissante concernant la pollution marine par les déchets plastiques. A l’époque, les chercheurs se penchaient sur la présence de débris et de fibres de plastique de 20 micromètres de diamètre dans les océans.
Une récente étude publiée dans la revue Science fait le point sur deux décennies de recherche sur les microplastiques. Cette méta-analyse, réalisée par l’université de Plymouth en Angleterre, a examiné 7 000 articles scientifiques.
Le terme « microplastique » englobe désormais tous les déchets en plastique de moins de 5 mm, car ces particules peuvent être ingérées. L’étude souligne que la fragmentation des macrodéchets en plastique est la principale source de microplastiques, générant en moyenne 7,6 millions de tonnes par an. Ensuite, la dégradation des peintures (1,3 Mt/an) et l’usure des pneus (moins de 1 Mt/an) contribuent également à la pollution.
Les microplastiques se retrouvent partout dans l’environnement. Chaque oiseau marin contient en moyenne 26,5 microplastiques. Les sols peuvent contenir entre 350 et 1 604 microplastiques par kilogramme, tandis que les sols agricoles en contiennent entre 88 et 2 830. Les océans peuvent accumuler jusqu’à 2,5 kg de microplastiques par kilomètre, et les eaux profondes contiennent en moyenne 70,8 particules par mètre cube d’eau. Même l’atmosphère et le sommet de l’Everest ne sont pas épargnés.
L’étude souligne également les enjeux sanitaires liés à la présence de microplastiques dans l’environnement. Plus de 1 300 espèces aquatiques et terrestres ont été affectées par l’ingestion de ces particules, avec des effets observés à tous les niveaux de l’organisation biologique. Les dommages physiques (blocage gastro-intestinal, abrasion interne) et chimiques (lessivage d’additifs toxiques, polluants) sont préoccupants.
En résumé, cette étude met en lumière l’ampleur de la pollution par les microplastiques dans notre environnement, mettant en évidence les risques pour la santé et la biodiversité. Il est crucial de prendre des mesures pour limiter la propagation de ces particules nocives dans les écosystèmes terrestres et aquatiques.
(date de publication de l’article : 23 septembre 2024)
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